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La protection sociale qui s'est progressivement mise en place autour de la corporation minière s'est d'abord tournée vers les soins du fait de l'extrême dureté des conditions de travail et des nombreux risques de ce métier si particulier, que ce soit au travers des accidents ou des maladies professionnelles.

Les pouvoirs publics ont alors obligé les exploitants à disposer de médicaments et à prévoir des chirurgiens sur leurs exploitations.

En 1813, ces obligations sont renforcées par Napoléon 1er à la suite de plusieurs catastrophes survenues dans les mines.

Le système s'organise alors autour de caisses de prévoyance chargées de gérer ces dispositifs de secours en recueillant les cotisations et en se chargeant des prestations.

Mais il faut aussi pallier aux besoins des malades, des blessés et, en cas de décès des mineurs, des veuves et des orphelins.

Beaucoup de Caisses de prévoyance mettent donc en place des mécanismes d'allocations et de pensions diverses.

Ayant besoin d'une grande quantité de main d'œuvre, les exploitants doivent s'efforcer d'attirer de nouveaux ouvriers. Aussi, les Caisses les plus importantes proposent également le versement de pensions de retraite.

◊ La création de la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse

Inspiré par ce système et dans un souci de protection des classes les plus pauvres, l'Etat décide la création d'une Caisse nationale spécifique dont il assure la garantie : la Caisse de retraites ou de rentes viagères pour la vieillesse (loi du 18 juin 1850) gérée par la Caisse des dépôts et consignations.

En 1886, elle changera de nom et deviendra la Caisse nationale des retraites pour la vieillesse (CNRV).

L'originalité de cette caisse est d'être ouverte à tous. Non seulement aux ouvriers et employés de toutes les corporations (industrielles, agricoles, commerçants, etc...), mais aussi à tous les particuliers, y compris aux enfants à partir de l'âge de 3 ans (cette limite d'âge a été choisi en raison du taux encore élevé de mortalité infantile entre 0 et 3 ans).

Quant aux versements, ils se font sur la base du volontariat et sont complétés d'un abondement de l'Etat. Ils sont récupérés en rentes viagères lorsque le bénéficiaire liquide ses droits.

Le calcul de la rente est fonction du capital déposé, de l'espérance de vie au regard de l'âge auquel commence la retraite et d'un taux d'intérêt composé fixé à 5% l'an.

A son décès, le capital déposé est reversé à ses héritiers en une seule fois.

En effet, il n'a pas été prévu de pension de réversion. A cette époque, il n'était pas rare qu'une jeune femme de 25 ans épouse un homme de 60 ans, ce qui aurait pu fausser tous les calculs quant à l'équilibre du mécanisme.

Cette caisse fonctionne donc comme une véritable caisse d'épargne à long terme.

Certains exploitants miniers choisissent de recourir à cette caisse et y reversent les cotisations de leurs ouvriers, ce qui présente au moins l'avantage de garantir les fonds déposés car il était malheureusement fréquent que les caisses de prévoyance créées par les compagnies minières fassent faillites.

Par ailleurs, le règlement de ces caisses de secours disposait la plupart du temps d'un article qui laissait à ses administrateurs la liberté de faire perdre à tel ou tel ouvrier le bénéfice de ses cotisations, sans avoir de motif à donner.

De même, si l'ouvrier décidait de quitter l'exploitation, il pouvait perdre la totalité des cotisations qu'il avait pu verser auparavant auprès de la caisse de secours.