Le Régime minier fait partie des régimes spéciaux de sécurité sociale. Son histoire s'est construite dès le XIXe siècle à partir des Sociétés de Secours Mutuels (SSM) réservées aux ouvriers et employés des mines.
Le but de ces sociétés, qui se sont implantées peu à peu sur chaque exploitation minière, était d'apporter aux ouvriers une prise en charge totale des soins en cas de maladie ou d'accident du travail et ce, compte-tenu des dangers et de l'extrême pénibilité des métiers de la mine.
A cet effet, elles rémunéraient directement des médecins et fournissaient gratuitement aux malades et aux blessés les médicaments qui leur étaient nécessaires.
Certaines s'érigeaient également en Caisses de prévoyance afin d'assurer une pension de retraite aux anciens mineurs, ou, en cas de décès des mineurs, aux veuves et aux orphelins.
Une partie des cotisations servaient, enfin, à verser une allocation aux mineurs en cas de période de chômage.
Progressivement, ces SSM ont vu leur existence reconnue et ont été dotées d'un véritable statut juridique. La loi du 29 juin 1894 a rendu obligatoire la contribution patronale à leur financement.
En 1914, la Caisse Autonome de Retraite des Ouvriers Mineurs (la CAROM à laquelle succèdera la CANSSM en 1946) est spécialement créée pour gérer notamment la branche retraite.
Le dispositif est complété en 1935 par la mise en place des Unions Régionales des SSM qui auront en charge les prestations familiales, la compensation des charges résultant du chômage ainsi que la gestion d'un fonds destiné à la création d'établissements cliniques, curatifs ou prophylactiques, les SSM conservant la gestion de la maladie et des accidents du travail.
Si les différentes branches de la sécurité sociale sont ainsi couvertes par cette organisation pyramidale du régime minier (SSM – Unions Régionales – Caisse nationale), la grande originalité provient de la mise en place d'une offre de soins réservée à l'époque aux mineurs.
Ainsi, des cliniques, hôpitaux, centres de santé, maternités, maisons de repos, laboratoires d'analyses médicales... sont progressivement créés. Des Cabinets médicaux spécialisés (ophtalmologie, soins dentaires...), des services de soins infirmiers à domicile ou encore des services de transports médicaux sont mis en place. Des pharmacies minières sont ouvertes.
Le régime minier a ainsi méticuleusement instauré et géré avec un personnel (médecins, infirmières, pharmaciens...) salarié, tout un réseau pour assurer un maillage complet d'une offre de soins dans les bassins miniers de la France.
Mais là ne s'est pas arrêtée son action. La détermination des dirigeants du régime a permis d'œuvrer pour une véritable action sociale afin d'assurer d'autres prestations comme des services d'aide à la personne, les services d'assistantes sociales, la création de centre de vacances ou encore de colonies de vacances.
Dans les années 1930/1940, il a acquis un important patrimoine immobilier de rapport sur Paris pour constituer un fonds de garantie pour le paiement des retraites.
Avec la fermeture des mines et le vieillissement de la population, des établissements ont été transformés ou reconvertis pour s'adapter aux nouveaux besoins. Le Régime a créé des EHPAD (Etablissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes), des unités d'Alzheimer, des centres de rééducation fonctionnelle...
Toutes ces œuvres, à l'exception des pharmacies, ont été progressivement ouvertes à l'ensemble de la population française.
La réduction inexorable du nombre d'affiliés au régime a imposé dès les années 1960/1970 des réformes structurelles. Des fusions successives ont peu à peu abouti à ce que la CANSSM devienne un organisme unique tandis que certaines activités (prestations familiales, retraites...) étaient transférées à d'autres organismes.
Durant toute son histoire, le Régime minier a fédéré des hommes et des femmes d'horizons divers aux compétences les plus variées qui ont exercé des métiers tellement distincts, mais toujours dans le but commun de satisfaire une corporation exposée à de nombreux risques professionnels.