champs 01En ce lundi 14 février 1927 la Commission des immeubles de la Caisse Autonome de Retraite des Ouvriers Mineurs (C.A.R.O.M.) vient de s'ouvrir sous la Présidence de Monsieur Arthur FONTAINE.

La parole est donnée à Monsieur LANGE, chargé des acquisitions et de la gestion du patrimoine immobilier.

Monsieur LANGE signale qu'un immeuble situé 31 avenue des Champs-Elysées faisant retour sur la rue de Marignan au numéro 24, va être mis en adjudication le 8 mars à la chambre des notaires par Maîtres COURCIER et REVEL.

Sa propriétaire, Madame Berthe DUGUÉ veuve MORRIS est décédée le 31 octobre 1926 et ses 3 filles (Joséphine MORRIS épouse MANCHERE, Louise MORRIS épouse GUELDRY et Henriette MORRIS épouse DEHERME) ont décidé de mettre le bien en vente.

Monsieur LANGE propose donc à la Commission d'autoriser le Directeur à faire une offre.

Cet immeuble construit il y a près de 50 ans, est de plutôt belle facture, tout en pierre de taille et composé de 2 corps de bâtiments, l'un avec entrée sur l'avenue des Champs-Elysées, l'autre sur la rue de Marignan.

Il comporte 4 étages (le 4ème étant les combles) élevés sur rez-de-chaussée et entresol avec escalier en marbre, le tout sur une parcelle de terrain de 817 m². Monsieur LANGE escompte un revenu net de 260 000 F à compter de 1930 au regard des transformations en cours de l'avenue des Champs-Elysées.

D'après ses calculs, pour assurer dans l'avenir un rendement de 4%, il ne faudrait pas payer le bien plus de 6,5 millions de francs, frais compris (soit 5,5 millions de francs à l'adjudication).

Un débat avisé s'engage entre les membres de la Commission. L'enjeu est important.

L'architecte de la Caisse qui assiste à la séance précise que le confort moderne n'existe pas dans cet immeuble mais que cela n'a que peu d'importance car les locaux sont destinés à être loués commercialement et qu'un terrain a été vendu de l'autre côté de l'avenue, à l'angle de la rue du Colysée, pas moins de 17 000 F le m². Certes, il s'agissait du côté ensoleillé de l'avenue qui est plus fréquenté, mais néanmoins...

Le Président FONTAINE fait remarquer, à son tour, qu'en règle générale « les revenus nets des immeubles sont actuellement très faibles parce que les loyers sont encore très rapprochés des loyers d'avant- guerre alors que les propriétaires subissent la charge d'un accroissement considérable des impôts et des frais d'entretien. »

Finalement la Commission décide d'autoriser le Directeur à mettre des enchères jusqu'à un maximum de 6,1 millions de Francs.

Un mois plus tard, lors de la séance du lundi 14 mars 1927, Monsieur LANGE informe la Commission que la CAROM a été déclarée adjudicataire du bien moyennant un prix de 5 350 000 F hors frais.

Une histoire insolite dans le monde de l'immobilier va alors commencer.

Dès 1927, la CAROM se voit démarchée par 3 candidats pour obtenir en location la totalité de l'immeuble afin de gérer les locaux en sous-location tout en garantissant à la CAROM un rendement annuel d'au moins 5 %. Divers projets lui sont présentés.

L'offre la plus sérieuse émane d'un groupe constitué de la « SOCIÉTÉ LÉONARD ROSENTHAL & FRÈRES » et de la « SOCIÉTÉ IMMOBILIÈRE DE LA RIVE GAUCHE DES CHAMPS- ÉLYSÉES ». Leur projet va plus loin.




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