L'immeuble du 120, boulevard de Clichy à Paris 18ème est un petit immeuble de rapport construit en 1908. Son architecte, P. Lecocq, n'est guère connu.

Cet immeuble présente encore un certain nombre de caractères post-haussmanniens :

• La présence d'un escalier de service desservant la cuisine des appartements sur rue et l'entrée principale d'appartements plus modestes sur cour. Malgré la petite taille de l'immeuble (deux appartements par étage) cette hiérarchie est conservée.
• Hiérarchie également entre étages, le plus nobles étant le 2ème étage (présence de balcons). Mais le 1er étage n'est plus un entresol.
• La présence d'une cour et d'une courette communes.

Cependant l'influence du style Art Nouveau est bien présente :

• Façade sur rue toute en courbes et formes galbées.
• Sculptures florales et végétales peu stylisées et assez exubérantes, en particulier dans la partie haute de la façade. Le sculpteur en est Georges Ardouin.
• Traitement du dernier étage sur rue, non pas en mansarde mais par une avancée, couronnant les bow-windows de pierre des étages inférieurs : cela donne à l'immeuble un caractère fort peu classique, un peu « baroque ». Ce 7ème étage sur rue est occupée par un bel appartement et les chambres de service, côté cour, sont peu nombreuses.
• Les garde-corps sont tout en courbes légères et motifs végétaux, et pour certains (au premier étage) asymétriques.
• Le décor végétal sculpté est repris dans le hall.

Histoire du quartier. Le village de Montmartre

Bien que située hors de la ville, la colline de Montmartre est souvent représentée sur les anciens plans de Paris, comme sur le plan Saint Victor (1550, environ).

La plus haute (de peu par rapport à la colline de Belleville) des buttes qui entourent le site de Paris sur la rive droite de la Seine, doit peut-être son nom à un temple de l'époque Gallo-romaine : le Mont de Mars.

Mais la tradition chrétienne en fait le lieu du martyr de Saint-Denis et de ses compagnons : le Mont des Martyrs.

L'abbaye de Montmartre fut fondée par le roi Louis VI en 1133-1134, « sur les prières et conseils » de son épouse, Adélaïde de Savoie, qui s'y retira à la fin de sa vie. Outre l'abbesse, y vivaient environ cinquante-cinq religieuses appartenant à l'ordre des Bénédictines.