Le Jugement d'adjudication a lieu le 29 mai 1948. La vente intervient au profit de la CANSSM qui a fait la meilleure offre et qui prend officiellement possession du bien le 1er juillet 1948.
Aussitôt acheté, la CANSSM adresse un courrier à son administrateur de biens de l'époque, le Cabinet OLLIVIER & BERGAUD, pour lui demander d'en assurer provisoirement la gérance.
En effet, le service des immeubles de la Caisse n'est pas encore constitué de manière à pouvoir réaliser lui-même la gestion des loyers, des charges et des travaux.
Ce courrier, daté du 21 juin 1948 et reproduit ci-après, alerte le gérant sur la demande faite par la direction de l'hôtel au titre des dommages de guerre au sujet des aménagements réalisés au rez-de-chaussée par l'armée allemande, en lui précisant que leur démolition ne devra pas compromettre la solidité de l'immeuble.
L'Hôtel de La Trémoille va ensuite régulièrement faire l'objet de travaux de rénovation ou de modernisation. Les premières transformations d'importance depuis la constitution de l'hôtel en 1925, sont entreprises en 1954 et consistent en un réaménagement complet du sème étage. En 1973 une partie des chambres et des salles-de-bains sont refaites et décorées.
Mais la société locataire qui exploite l'hôtel est rachetée à la fin des années 1990 par un groupe hôtelier écossais. Ce dernier entreprend en coopération avec la Caisse autonome nationale, la rénovation complète de l'hôtel.
Celui-ci est fermé entre février 2000 et juin 2002. Le mobilier est vendu aux enchères. L'intérieur du bâtiment est entièrement démonté. Seuls les planchers et les façades sont conservés.
L'architecte choisi par l'exploitant a revu intégralement l'agencement des lieux au travers de nouveaux plans. La décoration est totalement modifiée. Plus contemporaine, elle contraste avec les façades haussmanniennes restaurées, pour leur part, fidèlement.
Ainsi rénové, l'Hôtel de la Trémoille, qui a connu de grandes heures dans les années 1960, à l'époque où il était un haut lieu parisien du Jazz (Duke Ellington et Louis Armstrong s'y sont notamment produits), est entré de plain-pied dans le XXIe siècle.
Mais les besoins de financement du régime minier nécessitent la mise en œuvre d'un programme de cession de son patrimoine immobilier. La CANSSM procède alors à la vente de ce bien. L'acte clôturant une page d'histoire est signé le 28 février 2008, 60 ans après son acquisition.