Histoire de l'immeuble

De l'histoire du terrain à la construction de l'immeuble

Le 8 mai 1839, François Thierry Chevallier, propriétaire, demeurant rue des Mathurins à Paris vend la propriété à Pierre Philippe Antoine Marchand et son épouse, Honorine Louise Arcelot de Dray. Quand celle-ci, devenue veuve, meurt le 6 mai 1883, son domicile est le 6, impasse Jouvenet (sans doute la villa visible sur les plans cadastraux postérieurs à 1830), ce qui confirme le regroupement, à une date indéterminée, des parcelles du 130/132, avenue de Versailles et du 6, impasse (ou passage) Jouvenet, l'actuel Square Jouvenet.

Les héritiers de Madame Marchand, son fils Philippe Marchand et son petit-fils André Léon Philippe Level, vendent, le 31 mai 1893, la propriété du 132, avenue de Versailles et la totalité du terrain impasse Jouvenet à Jean Toussaint Guéret et son épouse Françoise Marie Guy.

Après la mort de son mari, Madame Guéret, qui demeure rue Saint Dominique à Paris, rachète leurs parts d'héritage sur ces terrains à ses enfants et beaux-enfants.

Le 11 avril 1900, un jugement du tribunal civil de la Seine concerne la cession à la Ville de Paris pour l'élargissement de la voie d'une bande de 200m² environ aux 128, 130 et 132 avenue de Versailles.

Puis Madame Guéret vend :

- Le 27 novembre 1907, à l'Assistance Publique, une propriété de 3 008m² sise avenue de Versailles et Villa de la Réunion.

- Le 18 novembre 1911, à l'association « Le Cercle Familial » société de secours mutuel et de retraite dont le siège est au 128, avenue de Versailles un terrain d'environ 1 984m² «tenant par devant sur une largeur de 43,95m au terrain acquis le même jour par Mademoiselle de Sartiges». A la suite d'une contestation et au terme d'un jugement rendu le 15 juillet 1914, ce terrain reviendra finalement à Mademoiselle de Sartiges.

- Le même jour, à Mademoiselle de Sartiges, un terrain 130 et 132, avenue de Versailles d'environ 1 878m².

- Le 24 juin 1912, à l'association « Le Cercle Familial » un terrain de 823m² environ «à prendre dans une propriété sise Numéro 132 Avenue de Versailles». Ce terrain provient très probablement d'une division parcellaire, mais nous n'en avons pas de réelle confirmation.

Paule Françoise Marie Gilberte de Sartiges (1888-1943) est célibataire et appartient à une famille de vieille noblesse originaire d'Auvergne. Elle est née à Postdam en Prusse, le 14 juillet 1888. Son père est attaché d'ambassade. Sa mère, Louise Goldschmidt, elle-même née en Allemagne est morte à 28 ans, en 1893.

Gilberte de Sartiges, qui demeure 16, rue Ampère dans le 17ème arrondissement, est donc propriétaire d'un terrain d'environ 3 862m² au 130-132 avenue de Versailles dont elle vend une partie le 20 mai 1924 à la Société Anonyme Foncière (S.A.F.) de l'avenue de Versailles. Ce terrain, de 1987,50m² occupe toute la limite avec l'avenue de Versailles, Mademoiselle de Sartiges restant propriétaire de la parcelle située à l'arrière.

L'acte de vente comporte une clause spécifique : « Les bâtiments édifiés sur le terrain dont s'agit ne devront jamais servir à l'installation d'une maison de santé ou clinique de quelque nature que ce soit chirurgicale ou non ». Est-ce lié à la présence, dans le voisinage, de nombreux établissements de ce type ?

Une autre clause, peu habituelle à Paris, prévoit une zone libre de construction de 6m de largeur à droite et de 2m de largeur au fond du terrain sur toute la longueur des lignes séparatives, d'où la présence d'un étroit jardin enserrant l'immeuble sur deux côtés. Du côté de la parcelle restant propriété de Gilberte de Sartiges, la zone non aedificandi est large de 11m sur toute la longueur de la limite séparative.