Accompagnant le mouvement général, les compagnies minières créent des sociétés de secours mutuels qui apporteront des soins et favoriseront l'éducation au travers des dispensaires et des écoles primaires. Elles construisent même des lavoirs publics.

Avec le temps, elles mettent également en place un système de pension de retraite par la constitution de fonds et l'attribution de points.

La politique paternaliste des compagnies minières donne parfois lieu à des contestations dans la gestion de ces sociétés de secours qui sont, la plupart du temps, des institutions patronales. Les représentants des salariés font néanmoins leur entrée, souvent après des mouvements de grève.

La loi du 29 juin 1894 sur les Caisses de secours et de retraite des ouvriers mineurs uniformise le système en prévoyant l'administration de ces sociétés de secours par un conseil composé d'au moins neuf membres dont un tiers représentant l'exploitant et deux tiers les ouvriers ou employés.

La grande nouveauté de cette loi est de rendre obligatoire la contribution patronale au financement des sociétés de secours dans le secteur minier. Le régime des mines apparaît bien comme précurseur et spécifique. En effet, la loi du 1er avril 1898 sur les sociétés de secours mutuels pour l'ensemble des autres travailleurs, bien que postérieure à celle du régime minier, va moins loin, n'instaurant pas cette obligation.

Au début du XXe siècle, il existe une trentaine de sociétés de secours mutuels pour les ouvriers et employés des mines dans la Région Sud-Est. Entretemps l'exploitation s'est fortement industrialisée avec la modernisation des équipements et la multiplication des machines à vapeur.

Comme dans toutes les mines, le problème de la gestion de l'eau dans les galeries est récurrent.

La Société nouvelle de charbonnages des Bouches-du-Rhône va employer les grands moyens pour y remédier. En 15 ans et moyennant un investissement de 8 385 000 francs, elle construit une galerie de près de 15 Km reliant les mines de Gardanne et de Valdonne à la Madrague pour rejeter à la mer par un phénomène astucieux de gravitation, les eaux pompées dans les puits miniers. Un chantier d'une ampleur exceptionnelle terminé en 1905.

Durant la seconde guerre mondiale, les mines du sud-est ont un rôle stratégique pour la zone libre. On assiste alors à un recrutement massif d'ouvriers pour intensifier la production qui constitue un enjeu à double titre : satisfaire les besoins en ressources du pays et éviter le S.T.O. aux jeunes ouvriers.

Au sortir de la guerre, les compagnies minières sont nationalisées et le régime de sécurité sociale dans les mines est réorganisé par le Décret du 27 novembre 1946.

L'Arrêté du 5 mars 1947 qui détermine les circonscriptions des sociétés de secours minières (SSM), lesquelles remplacent dorénavant les sociétés de secours mutuels des ouvriers et employés des mines, concentre la trentaine de ces anciennes caisses mutuelles en seulement sept organismes : la SSM de l'Hérault, la SSM des Bouches-du-Rhône, la SSM des Basses-Alpes et du Vaucluse, la SSM du Var et des Alpes Maritimes et, pour le bassin des Cévennes, 3 SSM, respectivement la SSM du Groupe sud, la SSM du Groupe Centre et la SSM du Groupe Nord.

La carte des Unions régionales dont la création remonte au Décret-loi du 8 août 1935, est également redessinée dans l'Arrêté du 12 mars 1947. La nouvelle Union régionale des SSM du Sud-Est est constituée par association de l'Union du Sud avec une partie de l'Union du Sud-Est. L'autre partie de l'ex Union du Sud-Est va, quant à elle, donner naissance à l'Union du Centre-Est.

Le 20 mai 1947, un arrêté modificatif vient ajouter la Corse, qui avait été oubliée dans la composition initiale, à la SSM du Var et des Alpes-Maritimes.

Ces structures n'évolueront que peu jusqu'à la fin des années 1980.

Il faut toutefois signaler qu'un arrêté du 23 juin 1950 fusionnera la SSM des Bouches-du-Rhône et la SSM des Basses-Alpes et du Vaucluse et que, par Arrêté du 21 septembre 1964, le département des Hautes-Alpes, précédemment inclus dans la Région Centre-Est, est désormais raccordé à la Région Sud-Est au sein de cette même SSM, la « SSM des Bouches-du-Rhône, des Basses-Alpes, des Hautes-Alpes et du Vaucluse ».

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