Le couple Anspach

Henri Anspach (1882-1979), issu d'une riche famille bruxelloise (son aïeul est considéré comme le « Haussmann » belge) est un artiste peintre un peu dilettante, qui a également été champion olympique d'escrime de Belgique en 1912. Blessé pendant la guerre de 14/18, il s'installe à Paris et fréquente la communauté artistique de Montparnasse.

Madeleine Claire Pouchet a fréquenté les artistes à Montmartre puis Montparnasse. « Mado » a été la maitresse de Roland Dorgelès. Celui-ci est sur le front quand elle épouse Henri Anspach en 1918. Ils auront deux enfants, Colette (1918-1943) et Gilles né à Nice le 5 mars 1920. Le couple est très lié avec Renoir et fait des séjours à Cagnes. Mais leur mariage est un échec. En 1929, c'est Madeleine Anspach qui organise la dernière fête des « années folles », une fête « Ubu » au Bal Nègre de la rue Blomet rendu célèbre par Robert Desnos et les surréalistes. Mado est la maitresse affichée du peintre Derain.

Madeleine Anspach se suicide à Liège le 28 avril 1933 (Voir « Roland DORGELES Un siècle de vie littéraire française » par Micheline Dupray – Presse de la Renaissance 1986-Albin Michel 2000).

Henri Anspach sera résistant dans les Forces Françaises Libres du Général De Gaulle et son fils Gilles s'engagera en décembre 1942 à Londres dans l'aviation et deviendra sous-lieutenant de parachutistes.

Achat de l'immeuble par la C.R.O.M.A.L.

La Caisse de retraite des Ouvriers Mineurs d'Alsace et de Lorraine acquiert l'immeuble le 6 février 1936.

Il s'agit d'une vente aux enchères « sur conversion de saisie » suite à un jugement du 5 octobre 1935 à la « Requête, poursuite et diligence de : 1) M. Henri Lucien Ernest Eugène Anspach demeurant à Paris, rue de la Cité Universitaire n° 3... Partie saisie ... 2) M. Joseph dit Jean Perzel demeurant à Paris, rue de la Cité Universitaire n° 3, partie saisie... »

Les « créanciers saisissants » sont « La Caisse Minière des Retraites d'Alsace et de Lorraine dont le siège est à Metz » ainsi que des particuliers.

Au moment de cette vente, Henri Anspach est le bailleur de tous les locataires dont l'aviateur Jean Mermoz qui disparaitra peu après dans l'Atlantique aux commandes de « La Croix-du- Sud ».

Jean Perzel reste dans les lieux et sa société est encore aujourd'hui locataire de l'immeuble.

La C.A.N.S.S.M.

A sa création, par décret du 27 novembre 1946, La Caisse Autonome de La Sécurité Sociale dans les Mines hérite des immeubles de la C.R.O.M.A.L, dont le 3, rue de la Cité Universitaire.

La façade et la toiture sur rue ont été inscrites au titre de Monument Historique le 12 juin 1986 et la façade arrière le 22 octobre 2007.

L'immeuble a été ravalé en 2007 dans le respect et parfois la restauration des dispositions d'origine.

Aujourd'hui, l'immeuble qui est surtout utilisé en habitation, abrite un artiste peintre et deux agences d'architecture.

Les ateliers Jean Perzel, dirigés par le petit-neveu du fondateur, fonctionnent toujours en sous-sol ainsi que dans la cour qui a été couverte en 1961. Le succès de ces luminaires de fabrication artisanale ne s'est pas tari et ils sont beaucoup imités. Le show-room a été récemment agrandi par annexion d'un des duplex du rez-de-chaussée.

La C.A.N.S.S.M. a vendu l'immeuble le 31 octobre 2012.




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