En 1860, cela semble un quartier peu bâti (quelques constructions le long de la rue de la Glacière), traversé par le chemin de fer de Sceaux ouvert en 1846. C'est une zone de carrières sur le Mont Souris et d'industries : « Fabrique de colle forte » ; « Fabrique de noir animal » (plan « Andriveau et Goujon » 1860).

Après l'annexion à Paris, le quartier change rapidement :

  • Vers 1865, création de la rue Gazan dont la partie sud prendra le nom de rue de la Cité Universitaire en 1924 (arrêté du 2 octobre 1924).
  • 25 février 1867, ouverture du chemin de fer de la Petite Ceinture, rive gauche.
  • 1869, inauguration du parc Montsouris (terminé en 1878) voulu par Napoléon III et Haussmann et aménagé par Jean-Charles Alphand sur le site des anciennes carrières.
  • 1891, création de la gare « Sceaux-Ceinture », correspondance ligne de Sceaux et Petite Ceinture (future station Cité Universitaire).
  • Sur le plan Hachette de 1894, le boulevard Jourdan longe les Fortifications qui ne seront détruites qu'entre 1919 et 1929. A partir de 1930, leurs emplacements (la « Zone » occupée par des bidonvilles) sont progressivement réhabilités laissant la place à des « Habitations à bon marché-HBM », des équipements sportifs, des parcs.
  • La première résidence de la Cité Universitaire, la Fondation Deutsch de la Meurthe ouvre ses portes en 1925.
  • C'est à cette époque de rénovation du quartier qu'a été bâti l'immeuble du 3, rue de la Cité Universitaire (1932).

Histoire de l'immeuble : la « légende » PERZEL.

Jean Perzel (1892-1986) est un artiste verrier, né à Bruck en Bavière le 2 mai 1892, installé à Paris depuis 1923, naturalisé français le 30 mars 1925, créateur de luminaires de style Art Déco et Art Nouveau.

La légende veut que Jean Perzel, ancien propriétaire de l'immeuble, en ai commandé la construction au célèbre architecte Michel Roux-Spitz avec l'intention d'en faire une maison d'artistes.

En réalité, au moment de sa construction, Jean Perzel n'était pas le seul propriétaire de l'immeuble. Les époux Joseph dit Jean Perzel et Marguerite Bouchet n'en possédaient qu'environ 25%, conjointement et indivisément avec les époux Henri Anspach et Madeleine Pouchet.

Ces derniers avaient acheté en 1928 à la famille Delaune l'ensemble de la parcelle traversant l'ilot de la rue de la Cité Universitaire à la rue d'Arcueil et revendue, le 23 mai 1929 aux époux Perzel 24.600/100.000 de la partie sur la rue de la Cité Universitaire, le couple Anspach restant propriétaire de 75.400/100 000 de ce terrain dans le but d'y faire bâtir conjointement l'immeuble actuel sur leurs deniers personnels.

Le règlement de copropriété du 22 mai 1929 stipule que les Perzel seront propriétaires d'un studio aux rez-de-chaussée et 1er étage, des ateliers en sous-sol et de 24.600/100.000 de toutes les parties communes, les autres locaux et 75.400/100 000 des parties communes appartenant aux Anspach. Chaque propriétaire s'engage à « ne rien faire ou laisser faire qui puisse modifier en quoi que ce soit le caractère d'habitation bourgeoise ou d'ateliers d'artistes expressément attribué » ... « Et Mr Perzel aura spécialement la faculté d'exercer dans les lieux lui appartenant sa profession de verrier d'art et luminariste, mais avec interdiction de se servir de fours à cuisson. Les perroquets, singes et autres animaux sont interdits dans la maison... »

Les époux Anspach resteront propriétaire de la partie du terrain constituant le 2, rue d'Arcueil, parfois appelé Villa Corot : avec une servitude de passage de 3 m de largeur et sur toute la longueur du terrain pour desservir « à pied et en voiture » par la rue d'Arcueil, la cour à l'arrière de l'immeuble au niveau du 1er sous-sol et les ateliers.

La construction est donc confié à l'architecte renommé Michel Roux-Spitz (1888-1957), grand prix de Rome 1920 qui est ensuite nommé gérant et architecte de l'immeuble.




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