Si l'on consulte un plan de la première moitié XVIIIe siècle, on verra qu'il n'y avait encore eu aucun grand changement.

Cependant, au XIIIe siècle, une famille de riches bourgeois, les Pocheron ou Porcheron, possédait plusieurs habitations autour du chemin suivant le tracé de l'actuelle rue Saint-Lazare. Ainsi, le hameau prit le nom de « Village des Porcherons », qu'il gardera jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

En 1310, la famille fit également construire une forteresse, ou château des Porcherons. Le château et son fief s'étendaient jusqu'aux actuelles rues Saint-Lazare, du Havre, de Provence et Cadet.

C'est à cette même époque, entre les XIIe et XIVe siècles, que les « Marais de Paris » ont été asséchés, avec la création de grands canaux. L'un d'entre eux traverse l'arrondissement : le « Fossé Chantereine », appelé ainsi car proche du marais où étaient pêchées des grenouilles. Plus tard, il prendra le nom de « Grand Egout », avant d'être comblé en 1771 pour permettre l'ouverture des rues de Provence et Richer.

Mais Paris s'est étendu au fil des siècles. L'enceinte de Charles V est depuis longtemps trop petite. Initiée par François 1er mais achevée qu'en 1636 sous Louis XIII, l'enceinte des « fossés jaunes » (l'origine du nom viendrait de la couleur de la terre) la prolonge désormais sur la rive droite.

Son existence sera brève, car en 1670 Louis XIV, qui se méfie toujours de la capitale qu'il a dû fuir dans sa jeunesse, la fait démolir pour y créer le « nouveau cours » (futurs grands boulevards), large chaussée encadrée de deux contre-allées, plantées chacune de deux rangées d'arbres. Son tracé constituera la limite sud du 9ème arrondissement.

Les promenades qui le jalonnent, prennent le nom de boulevards, terme qui désignait les terre-pleins des remparts militaires. Ainsi, de 1680 à 1705 sont ouverts les boulevards Poissonnière, Montmartre, des Italiens et des Capucines. Ces larges avenues arborées vont devenir célèbres en Europe. La physionomie de la ville change profondément.

De nombreux commerces s'installent autour des boulevards et le quartier va se développer, grâce au percement de rues perpendiculaires partant vers les faubourgs, au-delà des murs de la ville. Ceci explique la spécialisation dans différents domaines, notamment dans le commerce du vin.

C'est donc du règne de Louis XV (1710-1774) qu'il faut dater l'époque où la vie commença à transformer et à animer ce quartier qui va devenir la Chaussée d'Antin.

Très à la mode, il va se peupler de banquiers et de financiers, nouveaux riches qui vont faire construire par les meilleurs architectes de l'époque des maisons ou hôtels particuliers.

Mais en 1785, est construit le mur des fermiers généraux pour essayer de mettre fin à la fraude fiscale.

Les barrières d'octroi de Ledoux ponctuent son parcours.

Lorsque ce mur sera détruit en 1860, il laissera place aux boulevards de Clichy et de Rochechouart qui délimiteront au nord le 9ème arrondissement.

Barrière d'octroi du mur des fermiers généraux