Retour

On l'a dit, la dureté du travail de la mine engendre des pathologies particulières dont la gravité nécessite une vigilance et un suivi constant.
Dans cette corporation, les accidents du travail et les maladies professionnelles sont nettement plus fréquents que dans les autres professions.

Les actions de prévention sont donc fondamentales et ont largement, et de tous temps, conditionné la politique de santé du régime minier.

Parmi celles-ci, on trouve, bien évidemment, le dépistage de la pneumoconiose.

La pneumoconiose regroupe une série de maladies pulmonaires provoquées par l'inhalation de poussières. En fonction du type de gisement exploité, elles revêtent des noms différents.

Maladie professionnelle par excellence, la silicose en fait partie. Elle a fait des ravages dans les rangs des mineurs. Sa détection a donc constitué une priorité et a représenté la part principale des crédits engagés dans les actions préventives de santé du régime minier.

Mais l'on trouve également la sidérose provoquée par la poussière de fer ou encore l'asbestose provoquée par l'amiante.

Le dépistage de la pneumoconiose a été rendu obligatoire chez les retraités ayant exercé leur activité pendant au moins 5 ans au fond de la mine par un décret du 4 mai 1988.

Le coût de ces dépistages a été intégralement supporté par le régime minier (jadis au travers de ses Unions régionales).

La lutte contre la tuberculose constitua aussi un axe majeur de la prévention menée par le régime minier à une certaine époque.

Les infections contractées par les ouvriers mineurs de par la fragilisation de leur système respiratoire risquaient, en effet, de voir la maladie se propager à toute la population minière.

Ainsi, et pour donner un exemple concret, une vaste campagne fut menée à ce titre entre 1966 et 1970 dans la région Nord-Pas-de-Calais avec l'appui de la CANSSM et le concours de l'Institut Pasteur de Lille. Elle concerna plus de 200 000 personnes âgées de 0 à 25 ans.

Au travers de cette campagne, l'action menée consistait non seulement à faire de la prévention, mais aussi à diffuser les grands principes d'hygiène et donc, en somme, à faire de l'éducation sanitaire auprès de la population.

Cette éducation sanitaire a trouvé très tôt une application directe au sein des familles de mineurs, notamment dans la protection maternelle et infantile.

L'action du régime relayée par la médecine de base a contribué à la réduction de la mortalité néo-natale et post-natale.

Le régime minier a aussi participé à de nombreuses opérations de prévention au cours des années, que ce soit pour la lutte contre le cancer, contre le diabète, contre les maladies cardio-vasculaires, contre le tabagisme ou encore pour des campagnes de vaccination.

Il a enfin noué de multiples partenariats et soutenu la recherche médicale, soit par une contribution financière auprès de laboratoires, soit, plus directement, dans le cadre d'opérations communes.

Citons, entre autre, les travaux menés pendant de nombreuses années à partir de 1994 par la SSM de Bourgogne (Docteur Marchand) en collaboration avec l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) sur l'ostéoporose masculine et ses causes (Etude MINOS).

Cette politique de santé, mise en œuvre de façon coordonnée par toutes les structures locales du régime organisées en réseau, a eu un rôle certain dans l'amélioration sanitaire de la population minière et offre aujourd'hui encore, une présence permettant de lutter contre la désertification médicale trop souvent constatée dans certaines régions françaises.

Retour