Ce qu'il était coutume d'appeler autrefois « la médecine des mines », correspondait à un mécanisme de rémunération des médecins par les Sociétés de secours selon un forfait annuel calculé proportionnellement au nombre de familles de mineurs habitant dans leur secteur. Parallèlement, les médecins avaient leur clientèle privée, qui était parfois très importante.
Ce système, dit « au carnet », n'était pas satisfaisant car les médecins percevaient des SSM une rémunération fixe, quel que soit le temps consacré à la population minière. Les sociétés de secours vont donc prendre des mesures pour revoir complètement la médecine de base offerte au mineur.
L'objectif est bel et bien d'assurer une médecine de qualité.
Il s'agit d'abord de mettre en place un maillage territorial. Celui-là a été savamment organisé.
S'il est un fait que, dès l'origine, la protection sociale des mineurs s'est développée au plus près des exploitations, au cœur même des bassins miniers, à compter de la fin de la seconde guerre mondiale, toute l'organisation va tendre vers un découpage en secteurs médicaux. Ainsi, pour prendre l'exemple du Nord Pas-de-Calais, les 12 Sociétés de secours minières ne comptent pas moins de 201 secteurs médicaux dans le courant des années 1950.
Seconde mesure, les médecins seront désormais salariés à temps plein.
Enfin, la recherche de la qualité suppose que les praticiens puissent prendre le temps d'examiner correctement leurs patients. Aussi leur patientèle est volontairement limitée.
Conséquences immédiates de ces mesures prises à l'époque, une amélioration des soins donnés aux familles et une augmentation de la densité médicale dans les bassins miniers.
Mais le régime minier a également mis en place un réseau pour la médecine de second degré au travers de centres de santé (anciennement appelés dispensaires) regroupant des médecins spécialistes.
Ci-dessus photos des Centres de Gréasque, La Ricamarie, Montceau-les-Mines, Saint-Vallier et Auchel
Un accent particulier est mis sur les pathologies spécifiques du monde minier. On trouve donc le plus souvent dans les centres de santé des services de radiologie, de pneumo-phtisiologie, de cardiologie ou de kinésithérapie.
Cependant, toutes les spécialités sont représentées peu ou prou (ophtalmologie, orthopédie, rhumatologie, stomatologie, allergologie, pédiatrie, gynécologie...).
Coordonnée par les Sociétés de secours minières et par les Unions régionales, la médecine de base travaille en étroite relation avec la médecine spécialisée ce qui favorise la prise en charge du malade, accélère la réalisation du diagnostic et donc la mise en œuvre du traitement.
Des médecins-conseils assurent le contrôle de l'ensemble tout en conseillant les SSM sur l'organisation médicale. De par leur double connaissance des problèmes médicaux et des préoccupations administratives de l'assurance maladie, ils contribuent à l'amélioration constante de l'offre de soins du régime minier.
Le rôle des médecins-conseils consiste également à assurer la liaison avec les établissements hospitaliers vers lesquels sont dirigés les bénéficiaires du régime minier.